Il semble que le portage salarial soit en train de gagner de plus en plus de terrain dans le monde professionnel. En effet, il s’agit d’une option très appréciée pour sa souplesse et qui convient aux travailleurs indépendants évoluant dans certains domaines d’activité. D’ailleurs, on note que ce sont principalement les 18-35 ans qui sont les plus actifs en tant que freelances. Par conséquent, nombreux sont ceux qui songent à quitter le statut de salarié pour entrer dans le monde du portage salarial. Quelles sont les différences entre les deux ? Un tour d’horizon sur les avantages et les limites de chaque option vous aidera à y voir plus clair.
Comment fonctionne le portage salarial ?
Le portage salarial est une forme de travail à cheval entre l’entrepreneuriat et le salariat. En effet, il combine les avantages de ces deux univers et offre dès lors de nombreux avantages. Le premier est que vos revenus dépendront de vos missions. D’ailleurs, vous pouvez faire une estimation de vos revenus mensuels avec ce simulateur en ligne avant de vous lancer dans le portage salarial.
Les points forts du portage
Le fait d’être indépendant exige la gestion de tous les aspects relatifs à la gestion d’entreprise : rédaction des contrats, élaboration des factures, comptabilité, fiches de paie, etc. Avec le portage salarial, c’est la société de portage salarial qui se charge de toutes ces démarches à votre place. Cela vous permet de vous concentrer pleinement sur votre cœur de métier. Par ailleurs, vous bénéficiez d’une totale autonomie dans le pilotage de votre activité. Le portage salarial est donc synonyme de liberté et de flexibilité. Vous choisissez vos clients, vos missions et fixez vos tarifs. Vous pourrez quitter à tout moment l’entreprise de portage pour vous tourner vers une autre.
Un autre avantage du portage salarial est que vous êtes libre dans l’organisation de votre travail. Les horaires et modalités de précaution sont fixés selon vos préférences et votre disponibilité. En conséquence, il s’agit d’un excellent moyen d’obtenir un équilibre entre votre vie privée et votre vie professionnelle. Enfin, le portage salarial offre une grande sécurité aux indépendants, au point que ceux-ci n’ont rien à envier aux salariés en termes de protection :
- un accès à une mutuelle d’entreprise pour une protection sociale supplémentaire,
- un complément d’indemnisation en cas d’incapacité de travail (maladie, invalidité, décès…),
- des assurances professionnelles,
- un salaire conventionnel versé mensuellement,
- une garantie sur les salaires,
- une couverture chômage,
- une affiliation au régime général de retraite.
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Les limites du portage salarial
Si le portage salarial comporte de nombreux avantages, il présente aussi quelques limites qu’il convient de souligner.
D’abord, c’est une option qui n’est pas adaptée à toutes les activités. En effet, les activités de service à la personne (garde d’enfants, soutien aux personnes âgées…), les activités de négoce (achat et vente) et les professions réglementées (métiers juridiques) sont exclues.
Ensuite, en tant que salarié porté, vous devez générer un chiffre d’affaires minimum. En effet, la réglementation vous oblige à facturer au moins 35 euros par heure ou 250 euros par jour. Ce qui exclut dès lors les activités à faibles revenus.
Enfin, le coût du portage salarial peut être élevé. En effet, les charges sociales sont supérieures à celles d’une micro-entreprise. Ce mode de travail peut donc être désavantageux à court terme. Toutefois, sur le long terme, vous en sortirez gagnant. Aussi, il ne faut pas oublier que des frais de gestion sont prélevés de votre chiffre d’affaires.
Le statut de salarié
À côté du portage salarial, le statut de salarié possède également des points forts et des points faibles.
Les avantages du salariat
Si le salariat est toujours aussi prisé par certains, c’est parce qu’il comporte bien évidemment des avantages.
Il y a d’abord le revenu fixe. Lorsque vous possédez un contrat de travail, vous avez la certitude d’obtenir un salaire à chaque fin du mois. Et ce, quelles que soient vos missions et votre productivité. Vous ne risquez donc pas d’avoir de mauvaises surprises. Cela peut être un grand atout, car les banques sont souvent plus prêteuses avec les salariés en CDI qu’avec les indépendants.
Ensuite, vous pourrez recevoir des promotions et profiter de la reconnaissance de l’effort et de la performance de la hiérarchie. Cela permettra parfois d’augmenter votre salaire entre le début et la fin de votre carrière.
Il ne faut pas non plus négliger la création de liens sociaux à travers les pauses-café, les conversations entre collèges… Un atout dont ne bénéficie pas le salarié porté qui travaille souvent seul chez lui.
Enfin, le salariat offre une carrière toute tracée en entreprise. Quand on rentre dans une entreprise comme salarié, de nombreuses possibilités d’évolution s’ouvrent. Le fait de connaître les tenants et les aboutissants d’un poste permet de gérer plus facilement votre évolution de carrière. Ainsi, vous pourrez prévoir après combien d’années d’ancienneté vous pourrez évoluer.
Chez les indépendants, la gestion de carrière est plus incertaine. En effet, il n’est pas facile de prévoir les mutations du marché, l’évolution des concurrents…
Les limites du statut de salarié
Bien que le salariat offre de nombreux avantages, cela n’en fait pas un statut parfait.
Pour commencer, le salaire est fixe et donc plafonné, quels que soient les résultats et le travail réalisé, contrairement aux indépendants qui reçoivent une rémunération en fonction de la quantité et de la qualité de travail. Ainsi, un employé qui obtient des résultats supérieurs à ceux demandés peut rapidement nourrir une certaine frustration.
Ensuite, les règlements de travail restreignent les choix des salariés. En réalité, il y a très peu d’entreprises qui permettent aux employés de choisir leurs plages horaires. Par conséquent, ceux-ci sont tenus de travailler 35 à 40 heures chaque semaine, tout en respectant des plages définies. À l’opposé, les indépendants ont la liberté d’établir eux-mêmes leurs plannings.
De même, les salariés peuvent souffrir de la routine tandis que chez les indépendants, les tâches sont plus diversifiées. L’impossibilité de définir librement ses horaires de travail entraîne aussi un déséquilibre entre la vie privée et la vie professionnelle.
Enfin, les salariés ne dépendent que d’un seul employeur. Ce qui peut présenter un risque, notamment en cas de faillite ou de crise. Quant aux travailleurs indépendants, ils possèdent généralement plusieurs employeurs.
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